Véronika

27/06/2024

Cette femme, Véronika, et son mari, George, qui se remet difficilement de la victoire de la Géorgie sur le Portugal lors de l'EURO 2024 de football, sont des héros.

Laissez-moi vous les présenter.

Mais avant, posons le contexte.

Après quelques jours passés en Géorgie, j'ai attrapé une rhino-pharyngite sévère. Évidemment, dans ma valise j'ai tout ce qu'il faut, sauf de quoi traiter ce genre de chose !

Je sors d'une mauvaise nuit passée en altitude, genre 1700 mètres, sur le plateau d'Eliasubani, près de Vardzia, en Géorgie, en compagnie de Claude et Marie-Line, deux Français en van que j'ai croisés hier sur la piste 14.

Eglise de Damkali sur le plateau d'Elisasubani
Eglise de Damkali sur le plateau d'Elisasubani

Ce matin, après être descendus jusqu'à Vardzia, la ville troglodyte, nous nous séparons, parce que j'ai une mission : trouver une pharmacie. 

Je prend la route : la plus proche est à 60km, direction Akhaltsikhe !

Lors d'une pause, je prends le temps de contacter plusieurs Airbnb. Un seul accepte mes demandes : pouvoir couper le wifi durant la nuit, pour mieux dormir, et arriver vers 12h, pour pouvoir prendre une douche rapidement et me reposer après 3 jours usants.

Une heure plus tard, je suis en centre-ville, après avoir fait un arrêt pharmacie, où le traducteur de Google m'a bien aidé, parce que mon géorgien est limité, comme leur anglais d'ailleurs.

Je n'arrive pas à trouver le logement. Ni à contacter le ou la propriétaire. Sur sa fiche sans photo, je m'aperçois que les seules langues parlées sont le géorgien, l'arménien et le russe… que je ne connais pas.

Ai-je vraiment fait le bon choix ?

Les bâtiments sont délabrés, le quartier me paraît glauque… Ça me fait douter encore plus… J'ai envie de partir.

Et si j'annulais cet Airbnb pour prendre l'autre qui paraissait si joli ?

Mon cerveau continue de délirer…. Je lutte contre ces idées qui me traversent. Je suis certain que ce sera parfait !

Quelques instants plus tard, elle me répond, et vient à ma rencontre devant le logement : c'est Véronika.
Nous échangeons quelques mots et son mari me fait comprendre qu'il va bouger sa voiture pour me laisser sa place.

C'est sympa !

Je m'installe, prends une douche, puis redescends au rez-de-chaussée pour échanger avec mes hôtes.

George est arménien, mais parle russe. Il m'accueille chaleureusement à table, où il m'invite à partager son repas, comme à boire et trinquer avec lui plus que de raison. Il soutient qu'en ayant bu autant que lui, on se comprendra mieux !

George, je crois que le traducteur fera l'affaire…

On rigole bien, même si on ne parle pas les mêmes langues. 

Il me demande où je suis déjà allé, me parle de plein de coins qui sont sympas à visiter. Me fait goûter la cuisine de sa femme dont il est fier !

Je demande à Véronika si l'on peut laver du linge quelque part. Elle me répond instinctivement qu'elle va s'en occuper !

Hey, mon cerveau, t'as vu que tout se passe bien ?

Après une courte sieste, une balade jusqu'à la forteresse qui se situe à quelques pas, où j'ai profité du point de vue incroyable sur la ville, un petit resto géorgien où l'on m'a offert un verre de vin rouge sucré délicieux, où deux chiens m'ont fait un grand numéro pour obtenir à manger (j'ai craqué), je rentre à mon logement.

Vue des jardins de la forteresse de Rabati à Akhaltsikhe
Vue des jardins de la forteresse de Rabati à Akhaltsikhe

George et Véronika m'accueillent avec un thé, des petits gâteaux… Ils me demandent si tout est OK, si j'ai besoin de quelque chose au cours de la discussion, tout en regardant le match de football Ukraine-Belgique.

Le lendemain matin, je vais faire un tour en ville, achète quelques babioles à manger, reviens chez mes hôtes pour m'installer dehors, sur la terrasse, pour regarder les cartes routières.

Véronika ouvre la porte et me demande si je veux manger de l'avoine au petit déjeuner. J'ai déjà mangé, merci. Elle offre un thé. Et plein de choses à manger… que j'essaye de refuser poliment.

En entrant dans la maison, je constate qu'elle en train de repasser mon linge. Je ne lui avais pas demandé ! Et visiblement, ce n'est pas la peine de négocier…

En partant, je lui offre un tube de crème de beauté que j'ai acheté hier. Je lui dis que c'est un échange de service, pour le linge.

Elle est très touchée, ravie, et accepte de faire un selfie.

20 minutes plus tard, je charge ma voiture et nous nous quittons le coeur gros.

On m'avait parlé de l'hospitalité géorgienne, où l'invité est « l'envoyé de Dieu ». Je constate que ce n'est pas une légende, mais une réalité. Pour moins de 15 euros payés !