La trouille de ma vie, au reservoir Shaori !

28/06/2024
Vue sur le réservoir Shaori
Vue sur le réservoir Shaori

C'est ici, au bord du réservoir Shaori, en Géorgie, en pleine nuit, que j'ai eu la trouille de ma vie !

Après un périple commencé tôt le matin à Akhaltsikhe, j'étais passé par Abastumani, et avais goûté aux joies des bains sulfurés. J'avais déjeuné sur le pouce tout en haut du col de Zékari, puis j'étais redescendu par Baghdati où j'avais fait quelques courses, et j'étais passé Tkibuli, une ville aux relents de Russie, avec ses larges avenues presque désertes et ses bâtiments austères.

En arrivant au réservoir vers 18h, j'avais cherché désespérément un coin tranquille, pendant une bonne heure, autour du lac, et j'avais fini par planter ma tente ici, non loin de mon 4x4, croyant passer une nuit tranquille, loin de la civilisation.

Un fourgon était rapidement arrivé. Mon cerveau avait commencé à s'inquiéter : « Est-ce qu'ils vont rester, faire du bruit, m'embêter ? »

Et ça n'avait pas manqué !

De la musique émanait déjà de la plage et j'avais vite déchanté. Adieu la tranquillité !

Après avoir mangé un morceau, confortablement assis dans une chaise pliante, en regardant le soleil décliné dans le ciel, la fatigue m'avait rattrapé, mes appréhensions s'étaient dissipées, et je m'étais rapidement endormi. 

Deux heures plus tard, j'étais sorti de mon sommeil, avec des boules Quies dans les oreilles. J'avais l'impression d'entendre un bruit, léger, sourd. J'ôtais les bouchons.

Et oui, j'en étais certain maintenant : il y avait des allaitement, des grognements. Des choses bougeaient autour de moi…

Au secours !

J'essayais de rassembler mon esprit encore embrumé, mais je n'y arrivais pas : j'étais terrorisé. J'étais certain d'entendre des ours ! Et je flippais grave !

Tu vois l'idée ?

Les battements de mon cœur s'étaient violemment accélérés. Ma gorge s'était resserrée. Je ne bougeais pas d'un millimètre, osant à peine respirer. Je priais pour qu'il ne viennent fouiner près de ma tente.

Tu fais quoi quand des ours tournent autour de ta tente ?

Je n'en savais rien !

Je repensais au morceau de pastèque qui traînait un peu plus loin, que des prédécesseurs avaient laissé.

Merde, pas de nourriture près d'une tente en cas d'ours !

Ça me rappelle la nuit passée près du l'étang de la vallée, près d'Orléans, lors de mon voyage en auto-stop sans argent, réalisé la première fois de ma vie à 48 ans.

J'avais aussi entendu des bruits, vers cinq heures du matin, de l'autre côté de l'étang, en direction de l'endroit marécageux que j'avais exploré la veille au soir. Il y avait eu des grognements, fort et puissant. On aurait dit des bruits de sangliers. C'était flippant !

Je m'étais recroquevillé sous le parapluie et ma bâche qui faisaient office de tente, mes jambes et mon bassin étant livrés en pâture aux animaux…

Comment ça s'était terminé ?

J'en parle dans mon livre « un voyage pour devenir heureux » ou « L'expérience qui m'a permis de lâcher prise, gagner confiance en moi et redonner du sens à ma vie (et comment vous pouvez faire de même) ». Tu trouveras la préface, des vidéos et plein d'infos ici : https://www.hervelefebvre.fr/l/un-voyage-pour-devenir-heureux/

Et avec les ours , il est arrivé quoi ?

Les souffles et les pas s'étaient rapprochés, tout près de ma tente, et j'avais flippé encore plus !

J'avais essayé de me calmer, de clarifier mes perceptions. Puis, à un moment donné, les bruits s'étaient calmés, éloignés, et j'avais fini par m'endormir, par me dire que peut-être, mes perceptions étaient erronées. Qu'en fait, ces pas ressemblaient plus à des bruits de sabots, que les allaitements ressemblaient plus aux bruits des nasaux de chevaux… Que mon cerveau m'avait berné…

Après un second réveil, alors qu'un silence total régnait, j'avais osé ouvrir les fermetures éclairs de ma tente, sortir et me réfugier dans ma voiture, en constatant que j'étais seul, le fameux fourgon ne bougeant pas d'un pouce et n'émettant aucun bruit.

Souvent, il y a une grande différence entre ce que l'on perçoit et la réalité. Et il est bon de savoir différencier l'un de l'autre...